Le 10 mars, le quotidien « Der Zürcher Oberländer » s’est entretenu sur un stand d’information à Uster avec Janny Nuñez, collectrice de fonds chez Corris.
Zürcher Oberländer: Comprenez-vous que certaines personnes trouvent agaçant que vous les abordiez ? Janny Nuñez: (Elle réfléchit.) Disons que, par moments, oui, peut-être. Plus fondamentalement, je pense que nous demandons seulement aux gens si nous pouvons les informer concernant des projets caritatifs et s’ils souhaitent éventuellement les soutenir. Nous respectons le fait que quelqu’un nous dise « non ». J’attends en retour que les gens me respectent, moi et mon travail.
De quelle manière abordez-vous les gens ? J’essaie généralement en leur adressant une formule originale et aimable : « Bonjour, Madame en vert, la couleur de l’espoir », par exemple. Et toujours avec le sourire. Il est également important d’aborder les gens de face pour qu’ils ne se sentent pas pris par surprise.
Abordez-vous un type de personne en particulier ? Cela dépend du projet que je présente aux passants. Les personnes plus âgées font moins de dons pour des projets à l’étranger, car ils veulent que l’argent reste en Suisse. J’ai rarement du succès auprès des hommes en costumes, ils acceptent difficilement d’entamer un entretien.
Êtes-vous souvent confrontée à des réactions agressives ? Rarement, mais cela arrive forcément périodiquement. Une fois, c’est allé très loin lorsque quelqu’un s’en est pris à moi à cause de ma couleur de peau et m’a dit que j’avais une odeur d’étrangère. Cela m’a littéralement démolie.
Comment réagissez-vous dans de telles situations ? Cela ne sert à rien de réagir à de telles provocations. Je mets immédiatement fin à l’entretien et je me détourne. Dans ce genre de situations, je prends une pause et je bois un café. L’esprit d’équipe est également très important : nous nous soutenons et nous remotivons mutuellement.
Votre employeur Corris vous met-il beaucoup de pression pour que vous fassiez signer des promesses de dons ? La pression existe, mais on ne la sent pas de manière directe. Nos coachs ne nous disent pas : « Tu dois en faire plus. » mais au contraire cherchent à construire quelque chose de positif lorsque la situation l’exige.
Vous identifiez-vous aux objectifs de l’organisation pour laquelle vous récoltez des fonds ou faites-vous simplement votre job ? Nous pouvons choisir de récolter des fonds soit pour une association caritative qui vient en aide aux enfants soit une organisation de protection des animaux. C’est également un facteur important : seul quelqu’un qui peut s’identifier à ce qu’il défend est crédible. (Source: Zürcher Oberländer/rbr)