Vous les croisez régulièrement dans la rue. Ce sont souvent des étudiants, qui s’engagent à faire connaître la campagne de SWISSAID. Une interview publiée dans SWISSAID-Le Monde.
Elle s’appelle Morgane Marty, a 22 ans et travaille depuis bientôt deux ans pour Corris, une agence de recherche de fonds. Celle-ci supervise pour SWISSAID, et d’autres organisations à but non lucratif, des campagnes d’information visant à mieux les faire connaître. Grande voyageuse, étudiante à l’Université de Neuchâtel, elle a pris quelques instants de son emploi du temps surchargé pour répondre à nos questions.
SWISSAID: Qu’est-ce qui vous a intéressée ou motivée dans cette activité?
Morgane Marty: J’aime beaucoup découvrir de nouvelles personnes, de nouvelles conceptions de vie et apprendre au contact d’autrui; c’est ce que ce job m’offre. Et il me l’offre tout en me permettant de défendre des causes qui me tiennent à cœur.
Que pensez-vous de SWISSAID et de sa campagne actuelle ?
SWISSAID est une belle organisation, qui est facile à défendre car elle touche trois thématiques fondamentales: l’eau, la nourriture et les femmes. Difficile de trouver une personne qui ne soit pas touchée par l’une d’elles. La campagne pour l’agriculture biologique est cependant plus complexe à expliquer.
Quel est le profil des personnes qui acceptent de s’arrêter pour vous entendre parler de la campagne de SWISSAID?
Je ne pense pas qu’il y ait un profil de personne plus spécifiquement intéressée par SWISSAID. Par contre, chacun d’entre nous a des préférences. A mes débuts, j’abordais plus facilement des personnes de mon âge, voire un peu plus jeune, car il était plus facile pour moi d’avoir l’assurance nécessaire pour les convaincre. Mais avec l’expérience et une bonne connaissance du sujet, le critère d’âge et de sexe s’efface pour laisser place au «feeling».
Les personnes que vous abordez sont-elles réceptives?
De nombreuses personnes n’ont par exemple jamais entendu parler de Monsanto ou de l’excision. Le dialogue de rue est une dynamique à double sens: à certaines personnes je ferai découvrir quelque chose et dans d’autres cas, c’est moi qui apprendrai. Pour intéresser mon interlocuteur, je mise sur l’échange.
Une rencontre qui vous a marquée?
Un jour, à Fribourg, j’ai parlé avec un jeune de 21 ans qui ignorait ce qu’était l’excision. Il a été tellement touché qu’il a décidé non seulement de parrainer un projet femmes, mais de signer aussi pour un parrainage eau et agriculture biologique. Alors que je m’inquiétais des conséquences pour lui d’une telle générosité, il m’a répondu qu’il était serveur, et qu’en mettant tous ses pourboires de côté, il pouvait faire un don de 90 francs par mois à SWISSAID. Certains de mes collègues sont parfois déçus en voyant le nombre de personnes qui refusent de faire un geste de solidarité. Pour moi c’est l’inverse: voir tant de monde qui s’engage pour aider d’autres personnes me redonne confiance dans le genre humain.
Le recours à une tablette électronique facilite-t-il le travail?
En général, elle permet de faire le travail de manière plus professionnelle et je pense que ça met les gens en confiance. Je dois avouer que je m’attendais tout de même à entendre quelques remarques sur le coût d’un tel appareil, mais cela n’a pas encore été le cas.
Propos recueillis par Catherine Morand. Vous trouvez ici l’interview dans SWISSAIDLeMonde 2-2015 en original (PDF).
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